Un peu de chauvinisme bien plaçé ne fait jamais de mal et c'est par cet article que je chanterai les louanges de notre belle capitale et de sa semaine de la mode (en français dans le texte s'il vous plaît!). Une semaine de la mode sous le signe de la diversité puisque la quatrième ville à présenter ses tendances pour l'automne-hiver prochain nous offre le style, non pas en un seul dictat, mais au travers de plusieurs propositions. Entre avancées étonnantes, sublimes mutations, de véritables spectacles de mode teintés de chic à la française. Un aperçu, non exhaustif, de nos silhouettes préférées...
Un orgasme fashion, c'est ce qu'a déclaré avoir éprouvé une journaliste à la sortie du défilé Yves Saint Laurent, l'un des plus marquant de ces 4 semaines de fashion week. Stefano Pilati nous propose une collection minimaliste aux portes de l'avenir, où son travail pour le tailoring, en référence au maître Saint Laurent, aborde de nouvelles proportions, de nouveaux volumes. Les pantalons taille haute, les manteaux sans col se mêlent à des couleurs neutres, noir, gris réveillées par des revers bleu électrique. C'est minimal, contemporain et délicieusement expérimental...
Une touche de romantisme dans ce monde de brut. Tsumori Chisato aborde la saison tout en légereté, une pleïade de robes dans ses cartons. En imprimés Liberty, dentelle et mousseline de soie, les couleurs pastels se mélangent et nous donne des looks désuets, plein de fantaisie. Les collants deviennent l'une des pièces phare de la collection, en dégradé de couleur et trompe l'oeil. En résumé, on aime cette mode qui ne reste qu'un jeu...
En jetant un œil au défilé Louis Vuitton une phrase m'est venue en tête "Ah j'en connais un qui n'a pas eu le temps de chercher très loin!". En effet les créations de Marc Jacobs pour le malletier français ressemble furieusement à celle de sa première ligne, présentée voilà de cela 3 semaines à New-York. Cependant, en y regardant de plus près, la version Vuitton est plus aboutie et plus chic. C'est donc les années 80 que revisite le créateur, lignes structurées et couleurs soft (camel, bleu tendre, gris flanelle et vert clair) habillent une femme affirmée, prête à en découdre!
C'est une nuit au musée, les sculptures s'animent et défilent sous nos yeux... C'est ce que nous propose Junya Watanabe, des silhouettes habillées de robes en jersey de coton, de pantalons-jupes, de robes-manteaux, des vêtements hybrides pour une femme qui joue de ses formes. De l'obscur, du noir, du gris, et des plissées savants pour une certaine idée de la mode.
Armée de sa plume, juste et visionnaire, Miuccia Prada rédige les pages du grand livre de la mode. Mais c'est sous son second pseudonyme, comprenez Miu Miu, qu'elle en écrit un exemplaire alternatif, sorte de second opus. Pour cela elle reprend le dialogue où il s'était arrêté, dans le minimalisme des années 90, et nous propose une collection futuriste, entre sportswear et allure sophistiquée. Les matières technologiques forment des combinaisons aux couleurs fluos et jouent l'extrême personnalisation en apposant les initiales des mannequins sur la poitrine. Une nouvelle page se tourne et voici, peut-être, la mode telle qu'elle sera à l'avenir...
Et la chrysalide devient papillon, vous me direz cela fait plusieurs saisons que l'on assiste à la sublime transformation de la maison Nina Ricci, mais c'est en cet automne-hiver 08/09, où la rigueur est omniprésente, que les plus romantiques s'illustrent de par leurs créations. Olivier Theyskens fait défiler ses muses, toutes droit sorties d'un tapis de feuilles mortes. Les couleurs automnales, cuivre, ivoire et bronze soulignent une ligne parfois masculine, portant un blazer à l'allure décontractée et un pantalon ample. Le soir c'est dans une robe, traine ou bustier, que les jeunes femmes font leur apparition, comme un peu de poésie dans ce monde inquiet...
La féminité absolue, c'est ce que nous propose Albert Elbaz pour Lanvin et dieu sait qu'il maîtrise ce concept. C'est un défilé de petites robes noires, terriblement chic et provocantes. Près du corps, la taille serrée, la longueur au dessus du genoux, c'est l'allure Lanvin de cette saison. Quelques jupes, pantalons et blousons viennent enrichir le vestiaire de cette femme, glamour et sévère, qui, le soir venu, s'habille d'or et impose son style, so Lanvin!
C'est une fable qu'Alexander Mc Queen nous raconte lors de ce sublime défilé. L'histoire d'une jeune fille descendue d'un arbre centenaire afin de rencontrer son prince et devenir reine. Entre ballerine et inspirations venues des Indes, la belle se pare de joyaux et de robes en tulle. Les silhouettes sont féériques, loin de toutes tendances. La garde robe est empruntée à celles de la reine Victoria ou d'Elisabeth II et devient celle d'une princesse indienne. Un conte fantastique qui nous ouvre les portes d'une collection qui l'est tout autant.
C'est une merveilleuse preuve de son talent que Nicolas Ghesquière nous a donné à admirer lors de ce dernier défilé Balenciaga. Un défilé où l'expérimentation touche à la perfection, et d'où la mode ressort grandie. J'avoue ne pas avoir adhéré à la collection estivale de la marque, mais ces dernières créations m'ont bien plus touché. C'est une femme inspirée des Diaboliques et doublée d'une touche de drame à l'espagnole qui déambule sur les podiums. Les formes sont sculptées, inédites, les manteaux et jupes en latex ornés de motifs japonisants, et les robes ont une allure folle. Ghesquière se place une fois de plus hors concours et amène Balenciaga au devant de la scène.
Et c'est par le créateur belge Dries Van Noten que nous terminerons ce tour d'horizon. C'est un défilé une nouvelle fois en marge des tendances, que nous propose le créateur. L'imprimé fleuri est toujours omniprésent, plus fin, plus travaillé, s'accrochant à des silhouettes contemporaines et féminines, en détail, broderies ou total look. On notera certaines pièces tel que ce blazer à l'allure détachée et cette maille oversize pour un peu de chaleur en cette saison d'hiver!
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1 commentaire:
Personnellement j'accroche sur les chapeaux Watanabe!! Plus sérieusement j'ai trouvé le défilé YSL étonnant, carrément moderne en tous cas. C'est une impression ou Pilati est en train de nous retourner la maison (positivement bien sur!)??
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