Alors voyons ceux qui ont su nous captiver en ces temps de péril économique et par conséquent d’érosion culturelle (c’est beau…).
First,
Balmain et Christophe Decarnin, créateur affectionnant tout particulièrement la jambe féminine. Depuis maintenant deux saisons, c’est un défilé de gambettes, la jupe est
ultra courte, contrastant, ici, avec les
vestes coutures aux
épaules exagérées. Les petites robes chics et asymétriques pour jeune demoiselle aguicheuses. On aime le jean clair ultra usé marié à une veste aux accents précieux. On aime aussi, mais avec modération, le look « pouf chic » très court, très
flashy et avec ce petit côté
bondage qui n’est pas pour nous déplaire. Même chose pour ce dernier look, flirtant avec maitrise entre vulgarité et beauté.
Nous passons à
Margiela et son défilé-show pour les
20 ans de la marque. Je ne m’étendrai pas sur les rumeurs de départ du créateur, mais plus particulièrement sur les modèles qui ont défilé.
Conceptuels, spectaculaires, du grand Margiela, importable mais c’est ça aussi la mode. In love with la robe avec impression numérique, le smoking d’unijambiste et le costume cousin machin.
Akris fut sans doute l’un des défilés que j’ai le plus apprécié lors de cette fashion week parisienne. Pour tout vous avouer, je ne connaissais pas franchement la marque et c’est à ma grande surprise que j’ai découvert une
vision simple et assez
architecturale. J’ai particulièrement aimé cette première robe légère et au
décolleté géométrique. On aime le deuxième look, très Jil Sander dans l’esprit, soft et
impeccable. La dernière robe, diffuse ce petit
parfum d’été qu’il manquait à beaucoup de défilés, un imprimé naturel aux couleurs pastel, vivement les prochaines chaleurs.
Chez
YSL, Stefano Pilati a sans doute eu bien trop chaud pendant ses vacances, car chez lui ni couleur, ni légèreté. Tout au plus de la
fluidité dans ses
sarouels réinterprétés et une collection intelligemment construite. L’inspiration est
japonisante avec ses vestes aux manches XXL. Du noir, du chair et de ci de là des sequins qui réveillent. On adore les
chaussures cages, marquantes, et on aime un peu moins le motif goutte d’eau inversée, inintéressant. Le premier look est au delà du chic, une jupe au
volume étudié et taille haute. La combi sequin vert émeraude est brillante et le
smoking sarouel tout simplement sublime.
Balenciaga nous offre une nouvelle fois une véritable proposition. Ce qui est marrant avec Ghesquière c’est que souvent, le défilé terminé, on ne sait trop quoi penser. On passe du négatif, à l’incertitude pour enfin littéralement adorer la collection. Ce qui est sûr c’est que le créateur provoque une
réaction, qu’importe sa nature, il ne laisse personne indifférent. Ici c’est une fois de plus une vision extrêmement
moderne qu’il nous propose, entre tenues d’hôtesse de l’air
stylisées à l’extrême, thème
irisé et chaussures hybrides. On aime, justement, cette veste aux épaules exagérément arrondies, se jouant de la lumière. On aime aussi le pantalon
déstructuré sur une allure empreinte de sévérité. Enfin on sortira se pavaner avec cette dernière robe, irisée, magnifique.
Petit nouveau sur cette fashion week parisienne, analyse du premier défilé de
Kris Van Assche. Et bien, très bonne surprise,
original et bien senti, le défilé m’a réellement accroché. Le jeune créateur, plutôt inspiré par la
mode masculine, a finalement fait déborder son univers sur celui de la femme. C’est autour de la
boxe que tourne la collection, le casting est fait en adéquation (bien la seule chose à laquelle je n’ai pas vraiment adhéré), pleine de
nonchalance, les nanas déambulent dans l’espace affublées de shorts longs et du costume de leur mec. On aime ce
short féminisé, waistcoat et bottines. On aime aussi ce costume taillé à la perfection et cette robe noire, une touche de sensibilité dans ce monde de brut.
Tiens une autre surprise, et pas des moindres. Je ne fais pas partie des détracteurs de
Louis Vuitton, étant tombé sous le charme du défilé spring summer 2007 de la marque. Mais il est vrai qu’en cette saison, la marque française a franchie une nouvelle étape, celle d’une
collection « mode ». Marc Jacobs nous ouvre les portes d’un
vestiaire ethnique, ok assez ressemblant à son travail sur sa propre ligne (comme d’habitude d’ailleurs) mais particulièrement
pertinent. Admirez cette maîtrise du tailoring, on aime le côté
tahitienne chic de la seconde silhouette, On aime aussi ce stylisme à l’anglaise assumé, l’ampleur du pantalon et cette ceinture (aaah la ceinture…).
Finissons par mon
coup de cœur de ces 4 semaines de la mode, celui qui a su proposer une collection intégralement portable, un
stylisme pointu, chic et
simplicime :
Dries Van Notten.
Exit les fleurettes et le trop-plein de couleur, bonjour
graphisme étudié, formes sublimes et
féminité absolue. Pour la peine voici 4 looks pour le prix de 3. On aime la jupe près du corps, type côte de maille, surmontée d’une chemise blanche, masculine et impeccable. On aime aussi le look short et blazer, loose et décontracté. On adore cette troisième silhouette, toute en
fluidité et graphisme et bien sûr cette petite robe noire, incrustée d’un motif fleuri.
Voilà, terminé les défilés, à vous de vous faire une idée précise de votre look de l’été prochain. Beaucoup de tendances, pas mal de redites, quelques nouveautés, en tous cas de notre côté, le travail est terminé.